Unstoppable Today [Saitô~]

Sa décision de racheter le Heaven’s House, boite de nuit de Shibuya, avait été prise sur un coup de tête. Il avait appris parmi les premiers la fermeture de l’établissement, après que le propriétaire eut été arrêté pour trafic de cocaïne.
Il avait émis l’idée de l’acheter, puisqu’il s’agissait du remère habituel du groupe, mais même pour lui, ce n’était pas un petit investissement. Lorsqu’il chercha la liste des potentiels acquéreurs, il sut qu’il pouvait l’avoir.
Être en concurrence avec la mafia, en l’occurrence, le Kodan-Gumi, n’était jamais une bonne chose, à moins de les connaitre. Et savoir que Date Ryuuchi, le numéro 3 du groupe, était celui qui voulait la boite, l’arrangeait parfaitement. Il l’avait appelé, ils s’étaient arrangés, et une semaine plus tard, la boite était prête pour sa réouverture.
Un an plus tard, la boite était toujours au top à Shibuya, et c’était une rentrée d’argent stable pour Saitô – si on excluait les dettes contractées qu’il devait rembourser, bien entendu. C’était tout de même un salaire confortable pour une personne qui lui arrivait en plus dans la poche, sans qu’il n’ait rien à faire. Dire que certains travaillaient…
Ce soir-là, c’était le week-end, et il n’était pas mécontent de la semaine passée. Les cours s’étaient bien déroulés, et il appréhendait de mieux en mieux son rôle d’enseignant. Il avait bien sûr eu son lot de bizarreries, entre hamsterman et ceux prêts à tout pour sécher les cours, mais il avait tenu bon et tout le monde avait couru.
Il avait tenu le dojo l’après-midi, et venait de rentrer chez lui s’entrainer. Il était torse nu dans sa salle de sport lorsque son téléphone sonna. Il jeta un regard noir à son sac de frappe, qui, s’il respirait, aurait émis un soupir de soulagement, et attrapa l’objet bruyant. Le numéro n’était pas enregistré, mais il décrocha quand même. C’était le téléphone perso.

« Saitô, j’écoute.
- Bonjour bonjour Saitô, devines qui c'est et tu gagnes une chouette soirée en ma compagnie! Tu joues? »

Le blond marqua une pause La voix lui parlait, assurément. Il réfléchit un instant. Ce n’était pas Monica, ni Haruka… Qui pouvait vouloir jouer avec lui ?
La soirée passée avec Seiji, où il avait rencontré Hiroki lui passa en mémoire, et il sut. Parlez du loup, qu’ils disaient… Il répondit très vite.

« Pour une absence si longue, je veux plus que la soirée. Où se retrouve-t-on ? »

Adieu soirée tranquille, bonjour Sky Lee.

Négocier sur place ? Oui, ils pouvaient faire cela, bien sûr. L’improvisation était la pièce de maitresse de l’art, comme le disait le vieux diction qu’il utilisait toujours. Il l’écouta avec attention, et devina rapidement ce qui se cachait derrière l’appartement et les voitures. Qu’avait-elle pu faire pendant ces années ? La question était entière, mais il ne savait pas s’il voulait la réponse. Dans tous les cas, autant prendre les choses comme elles venaient.

- On peut dire dans 1h à tout casser, si ça te va, toute façon je ne vais bouger nulle part en attendant. Normalement…

Dans une heure, devant chez Keiko… Oui, il n’aurait aucun souci à s’y rendre. Devait-il d’ailleurs lui dire que Keiko vivait ici ? Il ne se souvenait plus de leurs relations, mais il lui semblait qu’elles se connaissaient. Ce n’était pas important.

“Ok, j’suis là dans une heure précisément, alors sois prête.”

Il raccrocha, posa son téléphone, et mit à son sac la raclée qu’il méritait, avant d’aller se laver et se changer. Pour ce soir, il prendrait un jean sombre, une chemise bleue nuit et ce serait parfait. Il n’avait aucune idée de ce qui allait se passer de toute façon.
Une heure plus tard, il envoya un message à Sky, indiquant qu’il était en bas. Il prit une grande inspiration et leva les yeux au ciel. Maintenant, il plongeait dans l’inconnu.

Heureusement, Sky ne mit pas longtemps à sortir - il n’était pas du genre à attendre quinze minutes que l’on daigne se présenter à lui. Il aimait être à l’heure, et il aimait que les autres le soient aussi. C’était pour cette raison aussi qu’il appréciait sortir avec Keiko Kiyoshi : elle ne traînait pas, quel que fût son secret.
Elle aussi avait opté pour la tenue simple, ce qui leur permettrait de faire toutes les activités possibles, sauf rentrer dans une boîte branchée… Du moins en théorie. Il était sûr que même en short et Tshirt de sport, il pouvait rentrer, mais n’avait jamais essayé - sans doute une question d’amour propre et de dignité. Il répondit à son salut par un franc sourire. Elle n’avait presque pas changée, ou peut-être un peu grandie. La jeune lycéenne était devenue une femme désormais, au moins physiquement.
Lorsqu’elle ouvrit les bras, son sourire ne la quitta pas, et il s’approcha l’étreindre. Cela faisait de nombreuses années, mais ils avaient été plutôt proches tous les deux. Il la dépassait toujours largement en hauteur, mais il s’y était fait, même une Keiko sur talon avait du mal à rivaliser.

“Alors comme ça on revient sans prévenir personne, avec un appart et des voitures ? Va falloir que tu me montres tes nouveaux jouets !”

Il incluait l’appartement aussi, mais cela pouvait attendre. Il connaissait bien l’immeuble déjà, après tout. Après tout, il était 18h, c’était le moment pour se promener un peu, chercher un endroit où manger, prendre l’apéro.. Bref, ils avaient le champ libre.

Au programme ? Avait-elle un plan, ou bien le faisait-elle à la volée ? Qu’importe, tout lui allait, donc ce n’était pas très important. Il aimait bien quand les choses étaient carrés et qu’il pouvait suivre le plan, mais le soir, faire les choses au feeling était un exutoire, afin d’éviter toute monotonie dans sa vie. Sky Lee était une bouffée d’air frais, de nouveauté, d’inattendu. A chaque instant, il ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer, prédire quelle idée saugrenue lui passerait par la tête.
Ils pénétrèrent dans le garage, et Saitô la suivit docilement. Ils s'arrêtèrent enfin devant ce qui étiat, à n’en pas douter, deux voitures bâchées. Elle s’arrêta devant la première, qui au vut de la forme, était un coupé agressif - il n’aurait su en dire plus.

- Ready? Tadaaah! Il me manque plus que le chauffeur sexy. Enfin manquait.

Elle avait enlever la bâche, et il put voir la bête. Une Lotus Evora, cabriolet, qui devait valoir dans les 100 000 dollars minimum. Conçue au Royaume Unie, elle convenait, selon Saitô, étonnament bien à la jeune femme.

“Madame roule en Lotus… très bon choix ! Je veux bien conduire, mais je pensais que tu préférerais conduire toi même ton bijou, non ?”

Il n’était même pas sûr qu’elle eut son permis - cela expliquerait qu’il conduise. Quoiqu’il arrive, il était intrigué : il n’avait encore jamais conduit ce modèle, et se demandait ce que cela valait. Peut-être devait-il essayer d’importer quelques Lotus au Japon ? Peut-être les Lotus Esprit de 1976, le modèle qu'utilisait James Bond - les missiles en moins.
Il s’approcha de la voiture. La question de la provenance demeurait toujours cependant.

“Je suppose que mieux vaut ne pas savoir d’où elle sort ?”

Il avait lui même traité dans de nombreuses affaires louches, donc n’était ni inquiet, ni regardant, mais il savait que souvent, les choses avaient un prix.

La Lotus était neuve et n’attendait qu’à rouler. Il l’entendait presque supplier de rejoindre la route, de ne faire qu’une avec l’asphalte, de faire vrombir le moteur. Pas d’inquiétude, pensa-t-il à l’attention de la voiture, ce sont des souhaits qui seront vite exaucés.
Comme il l’avait supposé, elle n’avait pas encore passer son permis. Mais il pouvait l’aider, que ce soit en pratique ou pour l’auto école : il avait des contacts même dans ce milieu.

- Après si tu veux m'apprendre à l'occas' c'est certainement le genre de leçon que je ne sècherai pas.

Sky Lee était une adepte de l’école buissonière quant elle était à Seika no Gakuen, il n’en doutait pas. D’ailleurs, il se demandait comment elle comptait occuper ses journées maintenant qu’elle était de nouveau dans le coin. Il prit les clés, sentant leur fraicheur dans la pomme de sa main. Ainsi, ce serait sa première en Lotus ? Et la première fois pour elle aussi ? Voilà qui lui plaisait.

“Pas de problème, on trouvera un moment pour que je t’aprennes deux-trois trucs si tu veux !”

La provenance, bien que donnée dans le langage codée de Sky Lee, était donc facile à comprendre. Il s’agissait d’une sorte de cadeau de ce fameux Cal. Elle avait bien plus d’informations que lui sur le sujet, et c’était une adulte désormais. Il la suivrait dans ses choix, il n’était pas en droit ni en mesure de la questionner là-dessus.

- Et puis quelque chose me dit que toi aussi tu doit en avoir des choses à me raconter, alors let's take it easy. On y va coach?

Coach… Il n’avait pas entendu cela depuis quelques années. Tout était revenu comme avant, ni plus ni moins. Il lui fit un signe de tête entendu, et s’installa au volant. Il prit son temps pour profiter de l’intérieur, avant de se mettre au réglage des sièges, rétroviseurs et volant.

“Bien sûr que j’ai moi aussi des aventures à réconter, mais ne compte pas sur moi pour tout de révéler d’un coup ! Il faudra le mériter", ajouta-t-il avec un clin d’oeil.

Il alluma le moteur, qui vrombit doucement. De façon amusante, il s’agissait d’un moteur Toyota, sur lequel était apposé une transmission 6 rapports conçue par Aisin, donc du pur japonais à l’intérieur. Assez amusant, car c’était l’opposé de Sky Lee dans un certain sens. Il mit les feux et ils sortirent doucement du garage.

“Sa vitesse théorique est de près de 300km/h, mais pour une première, on va éviter de jouer à ça, je n’ai pas envie que l’on finisse plats comme des crêpes.”

Il bifurqua dans une rue au hasard, et lui expliqua pour le moteur et la transmission.

Leur avancée fut rapide, puisqu’ils s’arrêtèrent à un feu rouge peu après. Sky en profita pour sa première leçon de conduite.

- C'est donc à cause de la puissance du moteur, qu'il y a six vitesses? Bon, okay, tu me dis quand tu veux changer et je m'en occupe.

Cela pouvait compliquer la conduite, mais il s’y ferait, du moins espérait-il. Il sourit à la jeune femme.

« C’est un peu simplifié, mais c’est pour ça oui. Bon on démarre ! Première ! »

Il aimait bien avoir le contrôle sur les événements, et cela le gênait de laisser Sky seule avec le levier de vitesse. Autant par précaution que par plaisir, il déposa sa main droite sur celle de Sky, sans fermeté – elle manipulait, et lui se contentait d’être là, comme un filet de sauvetage, en quelque sorte. Il accéléré doucement, et demanda la seconde. Il n’y avait pas grand monde, alors ils étaient tranquilles. De plus, la Lotus tolérait très bien les rapports longs, alors ils pouvaient survivre en ville juste avec la seconde.
Quant à la destination, il ne savait pas du tout. Peut-être sur la baie de Tokyo ?

« Absolument aucune idée ! Je roule pour l’instant. Tu veux quelque chose en particulier ? »

Si elle ne savait pas, alors ce serait bien la baie de Tokyo – il connaissait un endroit accessible facilement où il pouvait avoir une bonne vue sur l’océan. Les Crows s’y réunissaient souvent, mais c’était une autre histoire.

La Lotus répondait très bien, et Saitô s’y attendait plus ou moins. Il fallait le dire, les japonais faisait du bon matériel, cela se sentait. Il profitait silencieusement des sensations de la conduite, même si ce n’était pas aussi violent que s’il gérait les vitesses lui-même, mais c’était amusant tout de même.
Puisqu’elle lui laissa le choix de la destination, ce sera la baie de Tokyo. Il les extirpa de Shibuya lorsqu’enfin, elle se décida à agir.

- Quoi qu'il y a bien quelque chose que je veux.. Que fait Saitô Hibiki dans la vie, désormais? I need update.

S’il devait tout dire, tout raconter, ils en auraient pour longtemps. Heureusement, il pouvait fournir une version plus courte. Il répondit à son souirire par un de siens

“J’ai continué de m’entrainer, encore et encore, et j’suis allé me faire la main un peu partout dans le monde. Prochaine étape, être le numéro un mondial.”

Ni arrogance ni ton prétentieux : c’était un fait. Au Japon, il n’y avait presque plus de voisx dissidentes pour contester sa place - Il ne restait que quelques pratiquants en Europe et aux USA. Quant à la Thailand, c’était une autre histoire, mais il se savait de taille, largement.

“J’ai aussi acheté une boite de nuit, tiens.”

Il lui fit un sourire, et serra sa main, alors qu’il enclencha la troisième lui même alors qu’ils s’élançaient sur la voie rapide. Il laissa le compteur monter dans les tours, et tapota doucement la main de Sky lorsqu’il approcha des 4000 tours/min. Il était temps de passer la quatrième, avant de filer sur deux kilomètres, afin d’atteindre l’endroit qu’il visait.

Sky le félicita pour l’achat de la boite de nuit. Il devait reconnaitre que ce coup-là, il ne l’avait pas vu venir, et ne l’avais pas planifié. C’était venu un peu d’un coup.
Le secret, pour trouver un bon endroit au niveau de la baie, était de quitter le port sans pour autant partir trop loin.

- Oh oui, fais voir un peu ce qu'elle a dans le ventre, notre beauté!

Il sourit à Sky et poussa un peu plus la voiture. Vu que la distance à parcourir n’était pas très grande, ils n’allaient pas faire de pointe à 200km/h, mais ils pouvaient s’en approcher un peu. Il les fit sortir de la voie rapide peu après, alors que la mer s’étendait sur leur gauche. Ils étaient encore au niveau du port, mais cela ne durerait pas. Très bientôt, la civilisation reculerait, du moins un petit peu.

« J’vais te montrer un coin où on se réunit avec le gang parfois. C’est plus calme que la ville sans être trop loin. »

Il continua de l guider oralement pour les rapports, alors que la route les menait sur une petite corniche de verdure surplombant le port d’un côté, une plage naturelle fait de rocher de l’autre : leur destination. Le soleil couchant était hélas de l’autre côté, mais A Tokyo, le soleil couchant, c’était rarement ça. Au loin, ils pouvaient apercevoir la préfecture de Chiba, surplombée par les Monts Kiyosumi – l’endroit où Saitô s’était entrainé, seul.

« Et toi alors, dis-moi tout. Comment occupes-tu tes journées ? »

Il lui fit un sourire radieux, avant de ralentir pour qu’ils s’arrêtassent.

S’il disait qu’il s’y était attendu, Saitô mentirait. Bien sûr, il se doutait que cela pouvait arriver. Elle ne s’était même pas la question de s’il était disponible, si elle pouvait. Bon, de toute façon, non seulement cela ne changeait rien, mais en plus il n’était pas contre, au contraire.


- Voila, maintenant je peux sortir de cette voiture et profiter du paysage sans penser à des choses hors-propos. Tu viens coach?

Il sortir de la voiture sans attendre et regarda la mer devant lui. Il aimait bien regarder l’océan, et cela faisait quelques temps qu’il n’avait pas pris le temps de profiter de la vue de cette façon. Sa vie trop active lui laissait parfois peu de temps pour profiter des choses simples. Il se plaisait dans la contemplation, dans la méditation, mais ce n’était pas la même chose que simplement regarder le soleil illuminer les montagnes face à soi, par dela l’étendue bleu de la baie de Tokyo.
Il s’approcha de Sky, et passa un bras autour de ses épaules.

“Tu vois les montagnes derrière ? C’est mon lieu d’entrainement privé, si l’on veut. C’est là-bas que j’ai appris les choses les plus importantes.”

Ce n’était pas fréqueznt qu’il en parle, mais en même temps, l’occasion ne se présentait jamais. Nul ne pouvait imaginer ce qu’il avait enduré là-bas, il le savait. La première fois, il avait souhaité mourir, plus d’une fois. Il avait tellement souffert qu’il n’en dormait plus. Mais maintenant, cela faisait partie de lui. Cet entrainement avait façonné Oyamùa, et l’avait façonné. Il avait appris le véritable sens des mots Ikken Hissatsu, alors qu’il pensait les maitriser avec son karaté. En un an et demi dans ces montagnes, il était devenu… quelque chose d’autre.
En attendant, au côté de Sky était le Saitô de toujours, le karatéka blond, The King. Il la tira contre lui et posa la tête par dessus la sienne.

En regardant la préfecture de Chiba, par-dessus la mer, Saitô repensait à ses jours dans les monts Kiyosumi. Il se demandait même si sincèrement, quelqu’un d’autre que lui en aurait été capable. Le pire avait été les premiers mois. Le froid, la douleur, le manque de sommeil, tout se mêlait. Il avait souhaité mourir, plus d’une fois, alors qu’il était frigorifié en pleine tempête et qu’il frappait encore et encore le même bout de bois. Mais tout cela l’avait changé.
Lors de la dernière excursion, de plus d’un an, ce qu’il avait appris était impressionant. Il n’avait presque plus souffert des éléments ou de l’environnement, mais cela n’avait fait que faciliter son entrainement – c’était comme s’il ne les avait jamais quittés. Son entrainement n’avait porté pratiquement que sur sa puissance et sa résistance. Mais ce soir, cela ne lui serait normalement d’aucune utilité.
La jeune femme se laissa aller contre lui, et il la garde bien serrée contre son corps, dans ses bras.

-  Alors c'est là-bas qu'est né le Saito Hibiki que je connais? Je leur suis bien reconnaissante moi à ces montagnes.

Il ne savait pas s’il était né là-bas, mais en tout cas, c’est là-bas qu’il avait muri. Qu’il avait grandi. Le blond prit une inspiration en souriant, et conclut pour le moment cette page de sa vie.

« C’est le passé qui forge un homme. Mais inutile de trop le regarder, car c’est le présent qui crée ce passé… »

Il enleva en même temps sa tête de celle de Sky et la fit glisser à côté, en se tordant un peu. Il put finir sa phrase dans son oreille.

« Et notre présent m’a l’air délicieux. »

Il lui embrassa tendrement le cou.

Il n’était pas sûr qu’il utiliserait le terme tourner en rond pour définir leur relation, mais il était vrai qu’ils en revenaient souvent aux même choses. Il ne voyait pas vraiment le problème à cela, puisque la vie de chacun avançait tout de même. Ils ne se bloquaient pas, au contraire : c’était leur petite bulle privilégiée. Il ne se fit pas prier pour répondre à son baiser (il ne s’était jamais fait prier pour ça d’ailleurs) et décidé à ne pas se courber plus, il fléchit les genoux alors qu’il remettait son dos droit afin de conserver la même hauteur. C’était surtout pour pouvoir, d’un mouvement expert, soulever Sky du sol et la porter dans ses bras. Pour la soulever, il ne s’embarrassa pas et l’attrapa sous les fesses, avant de faire remonter une de ses mains dans son dos. Il pouvait la tenir dans ses bras, tout contre elle, pendant des heures, il n’en doutait pas. Mais il était également certain que cela ne durerait pas si longtemps. Leurs lèvres s’écartèrent, et Saitô en profita pour faire remarquer un détail qu’il venait de noter.

« Pourquoi on est venu ici au fait ? »

Il glissa sa main dans les cheveux de Sky Lee sans la quitter du regard. Si on lui avait prédit que sa soirée serait ainsi ce matin, il … il y aurait peut-être cru, mais que parce qu’avec elle, tout était possible, tout simplement. Il se retint de la déshabiller sans plus attendre –il était un peu civilisé et elle ne voulait peut-être pas – car s’il avait aimé la lycéenne, il pensait qu’il apprécierait d’autant plus l’adulte.

L’avantage d’être musclé, c’est que la porter ne lui demandait aucun effort, et donc le temps ne passait pas. Ils étaient suspendus dans le temps, sans rien pour les interrompre, pour changer. En tout cas, côté sensation, la Lotus avait fait son office pour un premier temps. Maintenant, ils pouvaient changer de registre s’ils le désiraient. Il laissait Sky décider de ce qu’elle voulait, mais bon, si elle décidait d’être entreprenante, il ne se ferait pas attendre, bien au contraire. Elle colla sa joue à la sienne et lui demanda s’il avait autre chose en tête. Il n’en fallait pas plus pour qu’il considère cela comme invitation. Le fait qu’elle s’attaque à un premier bouton de sa chemise était donc une seconde confirmation.

« Oh oui, je dois pouvoir trouver une idée. »

Il l’embrassa une première fois dans le cou, tendrement, puis fit mine de s’écarter avant d’y retourner, plus langoureusement. Pendant ce temps, sa main dans le dos de Sky se permet d’aller se perdre sous le bustier, caressant sa peau douce. Il le l’avait pas encore mordillée, mais cela pouvait arriver à tout instant. Tout comme le fait de la débarrasser de ses vêtements superflus, c’était prévu à la prochaine reprise du match, il le savait.