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 Kiyonami Angéline [terminé !]

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MessageSujet: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty02.08.15 0:20
Angéline Kiyonami

Nom : Kiyonami
Prénom : Angéline
Age : 18 ans

Nationalité : Franco-japonaise
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle

Groupe : Life is Art ♪

Classe : 3ème année de lycée
Club : Le club de journalisme, par défaut total (elle espère qu'on la laissera au moins s'occuper d'un éventuel site internet).
Situation financière : Malgré les événements récents, toujours riche grâce à la fortune maternelle
Baito / Fonction : /
Logement : Dortoires

Personnage de l'avatar ? Yukiko Amagi de Persona 4

Keep a secret ? Le père de Angéline, celèbre trader français, est à l'origine d'une perte s'élevant à une dizaine de milliards d'euros pour la banque à laquelle il était affilié. Actuellement en procédure judiciaire, il est sur le point d'être ruiné. Angéline, sous la pression de sa mère, s'est jurée de garder cette histoire sous silence, et ce à n'importe quel prix - question d'honneur.
En outre, la jeune fille cache un autre secret beaucoup moins grave mais peut-être tout aussi honteux pour elle : elle est accro à internet et est capable d'y passer des nuits entières.

En apparence je suis ...
A première vue, on a du mal à apercevoir le type européen dans les traits de Angéline. Celle-ci a tout d'une poupée japonaise : longiligne, presque filiforme, elle n'a ni poitrine, ni fesse - mais cela ne la complexe pas particulièrement. Avec son corps gracile, ses articulations fines et son teint de porcelaine, la jeune fille dégage une aura de délicate fragilité - une première impression qui ne saurait être contredite par l'observation de son visage. Ses traits fins et doux sont illuminés par deux yeux de chat bordés de longs cils, et dans ses iris d'un noir profond pétille une lueur un peu rêveuse. Sa frange ébène, qui lui arrive juste au-dessus des sourcils, projette une ombre nébuleuse sur ses prunelles songeuses. D'ailleurs, sa longue chevelure noire et lisse, véritable cascade de jais soyeuse, lui tombe jusqu'à la taille, qu'elle a très fine. La jeune fille n'attache que très rarement ses cheveux, mais elle les coiffe parfois avec un bandeau, une couronne de fleur, un joli chapeau ou tout autre accessoire qu'elle trouve à son gout. Des sourcils noirs en coups de pinceau, un petit nez retroussé et une bouche en cœur, dont la couleur évoque celle des pétales de cerisiers, viennent compléter cette gracieuse estampe.
En réalité, la caractéristique physique qui rapprocherait le plus Angéline de la France est sa taille : la brune mesure en effet un mètre soixante-dix-huit, ce qui au Japon est plutôt inhabituel pour une jeune fille. D'ailleurs, l'adolescente ne s'était jamais préoccupée de sa grandeur avant emménager à long terme au Pays du soleil levant.

Kiyo (son petit surnom) opte le plus souvent pour un maquillage discret et naturel. Sa peau est sa plus grande préoccupation : quoiqu'elle ne soit pas réellement coquette, elle passe un temps non négligeable à s'appliquer des crèmes et autres gommages afin de limiter l'apparition de tout bouton intempestif. Elle possède en outre une collection impressionnante de rouges à lèvre et ne sort jamais sans se parfumer - elle préfère à ce sujet les bouquets fleuris et délicats.
Le style vestimentaire d'Angéline pourrait quant à lui être qualifié de romantique-chic. Elle privilégie les vêtements très féminins, et a un faible pour la dentelle, les imprimés liberty, les marinières, les jolies chemises en satin et les jupes taille haute. Elle adore aussi les motifs amusants, comme les pois ou les imprimés animaux (baleines, oiseaux et autres éléphants sont ses amis). Elle ne saurait en outre se montrer sans un foulard ou un carré de soie noué savamment autour de son cou ; selon elle, ces accessoires se marient très bien avec son trench Burberry. La brune préfère les couleurs discrètes comme le beige, le crème ou le rose poudré, mais égaye en général ses tenues avec des jolis sautoirs dorés. Enfin, une paire de lunette à fine monture rouge vient toujours compléter ses ensembles ; Angéline est en effet très myope, sans doute à cause du temps qu'elle passe régulièrement à fixer ses écrans dans le noir.
Malgré sa taille, la jeune fille raffole de talons - mais même en escarpins, elle se meut avec grâce. Ses gestes sont toujours emprunts d'une grande délicatesse, et son maintien raffiné a tout de celui d'une princesse. D'ailleurs, comme celles-ci, elle s'exprime avec calme et politesse. Angéline dégage véritablement une aura de grande douceur - un mot qui pourrait la résumer toute entière.


Et à l'intérieur ...
Comme le suggère son apparence physique, Angéline est la douceur incarnée. Ayant tout de la jeune fille de bonne famille calme et bien élevée, elle a beaucoup de mal à faire preuve de mesquinerie et ne sait jamais comment réagir lorsqu'on l'attaque frontalement. Cette gêne face aux grandes gueules est aussi liée à sa timidité, qui l'handicape souvent lorsqu'il s'agit d'aborder des personnes inconnues. Angéline est en effet plutôt maladroite sur le plan social. Quoiqu'elle soit d'une grande naïveté et prompte à accorder sa confiance à autrui, elle ne se dirige jamais spontanément vers les autres - mais elle est toujours heureuse lorsqu'on lui adresse poliment la parole, et continue alors la conversation avec plaisir. C'est une interlocutrice curieuse et intéressée par tout ce qu'on peut bien lui raconter ; si par politesse elle écoute plus qu'elle ne parle, elle ne manque jamais de prodiguer des conseils ou des encouragements lorsqu'on les lui demande. La jeune fille joue auprès de ses proches le rôle de véritable psychologue, et on peut compter sur elle lorsqu'il s'agit de garder des secrets, même les plus honteux.  Lorsqu'elle s'exprime, elle choisit avec soin son vocabulaire pour éviter tout risque de froisser autrui. Kiyo parle bas et s'adresse toujours aux autres avec douceur et non sans jamais se départir d'un gentil sourire songeur.

Angéline est une grande rêveuse ; souvent perdue dans ses pensées, il lui arrive parfois de décrocher d'un coup de ce qu'elle était en train de faire, son esprit s'en étant allé voyager vers quelques lontaines contrées inconnues. L'adolescente passe en effet beaucoup de son temps quotidien à penser et à réfléchir, ce qui lui a souvent valu d'être qualifiée d'étourdie - à juste titre, puisque Kiyo est une véritable tête-en-l'air. Elle oublie régulièrement ses affaires, confond les horaires de ses cours et n'a aucun sens de l'orientation (difficile de se concentrer sur le chemin à suivre lorsque l'on est absorbé par des questions aussi sérieuses que la possible disparition prochaine du grand requin blanc). Ne comptez pas sur elle pour vous rappeler de faire ceci ou de penser à cela, elle-même ayant déjà bien du mal à se souvenir de tout ce qu'elle doit effectuer au quotidien.

La jeune fille pourrait être qualifiée de quelque peu excentrique au vu de ses centres d’intérêts aussi étranges que variés. D'une grande curiosité, elle apprécie accumuler des connaissances dans le plus grand nombre de domaines possibles, même les plus étranges : théories sur la possibilité d'existence d'une vie extraterrestre, histoire du féminisme, luttes queer, dinosaures, naissance du mouvement surréaliste... Elle papillonne de sujets en sujet, retenant ce qui la passionne le plus et s'émerveillant souvent de ce qu'elle peut lire. Angéline est globalement prompte à s'enthousiasmer pour bien peu de chose. Optimiste et rarement triste plus de quelques minutes, elle met en effet un point d'honneur à garder une attitude positive - ce qui pourra agacer les plus réalistes, d'autant que la naïveté de la brune est à toute épreuve. Elle semble n'avoir pas réellement conscience de la gravité de certains problèmes et se montre même assez immature à ce sujet. Cette attitude est bien sûr liée à son mode de vie bourgeois ; elle a grandi paisiblement dans un cocon dont les parois épaisses l'ont préservé bien longtemps de la souffrance, et elle n'a donc aucune idée de ce que l'on peut bien ressentir lorsque l'on est confronté à l'adversité, la vraie.

Cependant, à cause de son extrème sensibilité, Kiyo a parfois bien du mal à contenir ses émotions : une petite remarque désobligeante la désarçonne parfois profondément, par exemple. Elle rougit souvent, et il lui arrive régulièrement de pleurer au cinéma ou en apercevant quelque chose d'adorable, comme un chaton ou un bébé. Si vous lui faites remarquer, elle s'empressera bien évidement de nier ou de se plaindre de l'air chargé de poussières ;  dans ces moments-là, il vaut mieux faire semblant de la croire pour lui faire plaisir - inutile de la brusquer encore plus en lui explicitant à quel point elle peut se montrer horripilante de mièvrerie lorsqu'elle s'y met.

En revanche, Angéline semble toute autre lorsqu'elle s'adonne à ses passions, et notamment la musique. La jeune fille passe le plus clair de son temps à la pratiquer et à l'écouter. Elle voudrait maîtriser le plus grand nombre d'instrument possible, et touche un peu au violon, au violoncelle et  à la trompette - mais son préféré reste sans conteste le piano ; elle est capable d'en jouer plusieurs heures par jour, et si son registre de prédilection est plutôt classique (Chopin et Beethoven étant ses compositeurs favoris), elle apprécie également le jazz et s'adonne parfois à quelques folies plus synth-pop sur son synthétiseur. Etant dotée d'une très bonne oreille, Angéline apprécie également la composition, mais elle ne joue que rarement ses inventions en public. Lorsqu'elle y daigne pourtant, son visage habituellement souriant et doux prend une expression grave et fébrile, et son corps entre en transe. Elle ne fait alors plus qu'un avec son instrument, et rien de ne semble plus exister autour d'eux.
Angéline adore également chanter. Lorsqu'elle fredonne, sa voix habituellement inaudible devient puissante et grave - mais comme pour ses compositions personnelles, elle ne dévoile son talents pour le chant qu'en de très rares occasions.
La littérature l'intéresse aussi. Elle lit énormément, et il lui arrive de participer à des forums de discussions littéraires pour y partager et découvrir les idées des autres internautes autour de œuvres qu'elle affectionne.

La jeune fille passe globalement énormément de temps sur la toile - on peut en réalité parler de véritable addiction. A vrai dire, Angéline a un peu honte de ressentir le besoin pressent d'actualiser sa TL twitter toutes les cinq minutes et de check tumblr à la même fréquence pour vérifier son nombre d'abonnés - mais elle ne peut véritablement pas s'en empêcher. Elle passe de longues soirées sur l'ordinateur à lire des pages entières sur tous les sujets possibles et à répondre frénétiquement à ses mentions. La nuit, seule dans sa chambre, Kiyo n'est plus du tout la jeune fille calme, raffinée et douce que ses proches connaissent : elle devient une véritable excitée, tapant fébrilement sur son clavier, buvant des litres de café et s'indignant à la moindre occasion (les imbéciles ne manquent pas sur internet). Son profil twitter dénombre plus de 1000 followers, son soundcloud beaucoup plus, et elle ne compte plus le nombre de forums sur lesquels elle est inscrite. Le plus important, c'est que personne ne se doute que derrière cette anonyme aussi grande gueule et prompte à s'investir dans les débats se cache Angéline Kiyonami, la jeune bourgeoise polie et délicate. Ainsi, elle prend soin de ne laisser aucun indice pouvant révéler son identité lorsqu'elle râle auprès de son lectorat virtuel à propos des quelques personnes qui ont pu lui causer du tort IRL - On est décidément tout autre sur le web.

Cette addiction ne l'empêche cependant pas de s'investir dans ses études ; malgré son étourderie, elle met un point d'honneur à réussir à l'école. Concilier son travail scolaire et ses nuits de militante du web est parfois difficile, mais la mère d'Angéline ne saurait souffrir une quelconque mauvaise note. Bien qu'elle s'endorme parfois en cours, la jeune fille prend ainsi soin de rester en tête de classe - sauf en EPS où elle d'une nullité crasse. Kiyo est d'ailleurs très mauvaise dans la majorité des sports ;  malgré toute sa bonne volonté, elle est bien trop étourdie, gauche et filiforme pour pouvoir briller au cours d'un quelconque effort physique. On ne peut pas tout avoir.



Once upon a time ...

Angéline posa délicatement sa valise sur le sol de sa chambre. Sa nouvelle chambre.
Elle caressa distraitement le shôji avant de le refermer doucement. C'était une bien drôle de porte, à laquelle elle allait pourtant devoir s'habituer. Quelle intimité pouvait donc bien prodiguer une cloison de papier ? Sa chambre, sa vraie chambre, lui manquait déjà... Tout comme l'ensemble de l'appartement parisien qu'elle occupait il y a quelques jours encore avec sa mère. Voila huit ans qu'elle n'était pas revenue au Japon, le pays natale de sa génitrice. La jeune fille n'avait pas pratiqué la langue nationale depuis au moins autant d'années, et au regard de sa timidité, elle pressentait qu'il allait lui être assez difficile de converser librement avec qui que ce soit ici.
Elle soupira tristement en réalisant pour de bon que sa petite vie tranquille et sans soucis était belle et bien terminée.
Kiyo balaya la pièce du regard. La décoration sobre et élégante de celle-ci contrastait avec le chic sophistiqué du trois cents mètres carrés haussmannien que la brune avait habité pendant des années. Angéline avait toujours vécu dans la capitale française. Elle connaissait très bien la ville lumière, et elle y avait ses petites habitudes... Qu'il allait falloir rapidement oublier, et de manière définitive.  
L'adolescente avait bien du mal à envisager le fait qu'elle allait devoir repartir à zéro, dans un pays qu'elle connaissait mal, et où tout lui était presque inconnu. Même sa propre mère, pourtant née au Japon, n'avait montré aucun enthousiasme lorsqu'elle avait annoncé à sa fille leur déménagement imminent à Tokyo. Elle aussi se sentait chez elle en France. Fille du grand patron d'une chaîne hôtelière de luxe, elle avait quitté le Pays du Soleil levant à vingt ans pour faire ses études en France, et n'était retournée au Japon qu'en des occasions aussi particulières que rares.
C'est en France que Yuugumo Kiyonami avait rencontré son futur mari, Alexandre de Barrau, le père de Angéline. Un jeune homme brillant, major de sa promotion dans une prestigieuse école d'économie, et dont le charme français avait tout de suite plu à la jeune héritière japonaise. Ils étaient faits pour se rencontrer. Un véritable petit couple modèle.
Angéline était née une quinzaine d'années après cette rencontre. Elle avait été élevée dans la prospérité, avait été inscrite dans les meilleures écoles et avait reçu une éducation que sa mère voulait la plus distinguée possible. On avait prodigué à la petite fille des cours de musique dès ses 5 ans. Ce qui ne devait être qu'une simple distraction de bourgeoise devint pourtant une véritable passion pour la petite privilégiée, qui n'abandonna jamais l'apprentissage du solfège.
Kiyo n'avait jamais connu autre chose que le luxe et la splendeur des milieux aisés parisiens. Sa mère s'était fait un nom en temps qu'avocate et son père, devenu trader, gagnait toujours plus d'argent. Les années s'écoulaient et la fortune de la famille De Barrau croissait. Lorsque Angéline eut six ans, tout trois emménagèrent au cœur du quartier latin. A partir de ce temps-là, Alexandre fut de moins en moins présent au foyer, mais cela ne posait pas de réels problèmes : Yuugumo pouvait compter sur une armée de gouvernantes sur-qualifiées pour s'occuper de sa fille sans qu'elle-même ait à s’absenter outre mesure de son cabinet.
Malgré cette situation Angéline n'avait jamais ressenti une quelconque solitude. C'était une petite fille épanouie et pleine de joie de vivre. Plus tard, elle avait traversé l'adolescence sans réelles encombres ; ses parents souvent absents lui laissaient une grande liberté qui lui permettait de faire ce qu'elle voulait ou presque, du moment que ses notes restaient excellentes et qu'elle ne faisait aucun tort à la renommée de la famille. Seule dans l'appartement, elle se distrayait en surfant sur internet, et à force d'y passer du temps, cette habitude finit petit-à-petit par devenir une véritable addiction. Kiyo essayait tout de même tant bien que mal de sortir de chez elle malgré l'attrait inexorable qu'exerçaient sur elle les vastes contrées virtuelles du web. Elle recevait pour argent de poche mensuel une somme équivalente au salaire minimal autorisé en France, et dépensait sans compter pour s'offrir des beaux livres, des vêtements luxueux ou des cocktails dans des clubs branchés ; bien que ses amis devaient lourdement insister pour qu'elle les suive, Kiyo passait en effet souvent la nuit à faire la fête avec le gratin de la jeunesse parisienne, ou plutôt, à bavarder poliment avec les seuls individus qui n'étaient pas totalement défoncés à la blanche. Elle avait rencontré quelques garçons au cours de ces soirées, des individus brillants et fascinants, qui parlaient avec passion de leurs centres d’intérêts, les yeux illuminés d'adoration. Elle n'avait cependant connu aucune histoire sérieuse, mais qu'importe.

La jeune fille se remémorait sa vie parisienne avec émotion. Elle n'avait jamais manqué de rien. Les quelques altercations avec une mère un peu trop fière et autoritaire constituaient les seuls événements qui pouvaient lui causer un quelconque soucis au quotidien. Il fallait en effet impérativement que Kiyo soit parfaite en toutes circonstances. Angéline se souvenait encore des imprécations quotidiennes de sa maternelle : "Sois polie, sage et surtout distinguée. Fais honneur à ton rang. Qu'est-ce que c'est que ces chaussures ? Tu veux ressembler à une catin de bas-étage ?" L'adolescente avait toujours envié le bagout de la plupart des jeunes de son âge, qui se défiaient avec insolence de l'autorité parentale pour faire les quatre cents coups à loisir. Elle-même n'avait jamais eu la force de tenir véritablement tête à sa mère, et avait définitivement adopté l'attitude raffinée qu'on attendait d'elle. Ses amis admiraient d'ailleurs sa capacité à conserver son maintien distingué en toute circonstances, même les plus périlleuses - comme une petite sauterie bien alcoolisée ou un festival de musique agité, par exemple.
En somme, elle avait vécu une existence bien futile et inconsciente jusqu'à ses dix-huit ans.

Angéline balaya à nouveau la chambre du regard. Elle cherchait un lit, mais il n'y en avait pas. Elle se rappela alors qu'au Japon on avait l'habitude de dormir par terre, dans ce qu'on appelait un futon. En désespoir de cause, elle se laissa glisser à même le sol. La jeune fille se sentait épuisée. Les événements récents s'étaient enchaînes à une vitesse effarante. Elle avait l'impression que la police locale était venue frapper hier à la porte de son logis parisien.
L'adolescente ferma les yeux. L'image du visage pâle et inquiet de son père hantait son esprit, telle un spectre particulièrement misérable.
Ils avaient débarqué un samedi, à cinq heures du matin. C'était Yuugumo qui avait ouvert. Sujette à des insomnies, elle passait en général ses nuits dans le salon à enchaîner cigarettes sur cigarette. D'abord, elle ne comprit pas. Oui, il s'agissait bien de l'appartement de Monsieur et Madame de Barrau. Oui, son mari n'était pas rentré depuis deux jours, mais cela n'avait rien d'inhabituel. Il avait beaucoup de travail après tout. Comment ça, il était actuellement en garde à vue ? Mais que se passait-il ? Quelles étaient les raisons de son arrestation ? Yuugumo exigeait des réponses, et immédiatement.
Kiyo n'était évidement pas réveillée à cette heure-ci. Elle avait passé la nuit à regarder des vidéos sur les animaux préhistoriques, et en allant vers la cuisine pour se refaire du café, elle avait entendu la vive discussion à l'entrée de l'appartement. Elle s'était alors dirigée discrètement vers l'origine des éclats de voix. Les mots du policier étaient alors tombés comme un couperet dont la lame aurait été particulièrement aiguisée :
"Votre mari est impliqué dans une affaire d'escroquerie qui a coûté plus de 12 milliards d'euros à la société de crédit X, madame."
Yuugumo hoqueta. Cachée dans le couloir, sa fille retint un gémissement.
"Si vous voulez bien vous donner la peine de nous suivre..."

Les jours suivants avaient été un véritable supplice pour les deux femmes. Sur la devanture des kiosques, Angéline voyait le triste visage de son paternel en gros plan monochrome. A la radio, à la télé, dans les magazines, on ne parlait plus que de "l'affaire De Barrau". La jeune fille ne comprenait pas ce que racontaient les journalistes et les divers spécialistes en économie. Elle se contentait d'attraper des mots au vol : "spéculation risquée", "produits dérivés" "manipulations frauduleuses"... Autant de termes barbares qui n'évoquaient rien du tout à l'adolescente.
Bientôt, sa mère lui interdit formellement de sortir de l'appartement, même pour aller en cours. Elle-même ne s'aventurait presque plus dehors. Il fallait à tout prix rester discrètes afin d'éviter que l'on voit partout les visages de la petite famille de l’escroc, de l'arnaqueur, de l'ignoble pourriture qui avait profité de sa position avantageuse pour tirer frénétiquement sur les mamelles de la grosse vache capitalisme jusqu'à en épuiser les réserves de lait.
"Notre honneur est profondément bafoué" ne cessait de répéter gravement Yuugumo. Elle enchaînait les verres d'alcool fort et fumait plus que jamais. La nuit, Angéline l'entendait pleurnicher au téléphone pendant de longues heures. Yuugumo n'avait jamais autant appelé sa sœur, Taekaze, depuis qu'elle avait émigré en France.
Les jours passèrent comme dans un brouillard irréel pour Angéline. Elle avait l'impression que le temps s'était arrêté. Plus rien n'avait de sens ; son monde était devenu fou.

Un soir, sa mère l'appela au salon. Enfoncée dans le divan en cuir blanc, un verre de cointreau à la main, une malboro dans l'autre, l'avocate fixait un point vague sur le mur devant elle.
"Ma chérie, annonça-t'elle de but en blanc, je divorce."
Silence.
"Nous n'avons plus rien à faire ici. Je ne supporte plus les regards plein de pitié mesquine de ces ..." Elle fit un geste vague avec sa main tenant la coupe d'alcool. "Je me sens profondément souillée par les bêtises de ton abject géniteur".
Elle tira une bouffée de sa cigarette.
"Et puis il doit des dommages et intérêts colossaux. Il est ruiné." Elle pesta. "Quel connard ! Il n'a pensé qu'à sa gueule ! Heureusement que j'ai eu la présence d'esprit de conserver mon compte en banque individuel quand on s'est marié !"
Angéline tremblait de rage. Elle avait envie de hurler, mais pas contre son père. En vérité, elle brûlait d'envie de se jeter sur sa mère, de lui arracher des mains sa foutue clope, de balancer son putain de verre contre le mur, de la secouer de toutes ses forces et de lui hurler dans les oreilles : "Moi je moi je moi je moi je ! Toujours toi et toi et ta sale petite personne ! Ton petit honneur, ta petite réputation et ton cher petit compte en banque ! Sale garce ! Putain d’égoïste !"
"Bref, repartit Yuugumo en regardant sa fille. Nous retournons au Japon, et le plus tôt sera le mieux. Ce sera l'occasion de nous refaire une réputation bien propre. Là-bas on me connait avant tout sous le nom de Kiyonami. Oh, ne crois pas que je sois plus enchantée que toi par ce retour..." Ajouta-t-elle en voyant l'expression de sa fille
Cette dernière avait l'impression que la colère lui tordait littéralement les entrailles.
D'une voix chevrotante, elle prit pourtant la parole :
" Mère... J'ai toujours fait ce que tu me demandais, et ce depuis toute petite. J'ai toujours agi en appliquant tes principes et en respectant tes consignes. Je vous ai toujours obéie, à toi et à père, et j'ai pris soin de faire honneur à notre famille en toute circonstance. Mais j'espère que tu comprendras que cette fois-ci je ne peux pas me plier sans protester à cette décision aussi rapide qu'inattendue... Tous mes amis habitent ici, à Paris. J'y ai mes habitudes, et j'y suis scolarisée. Je ne peux décemment pas tout abandonner... Je ne connais presque rien du Japon : nous n'y avons passé que quelques vacances, et il y a de cela bien des années encore... Je te prie de reconsidérer cette idée qui me semble tout à fait prématurée. Les choses vont sûrement se tasser d'ici quelques jours... En outre, nous avons tout fait pour nous cacher des tabloïds depuis l'arrestation de père ; cette histoire ne nous regarde pas. Mère, restons ici, je t'en conjure".
L'adolescente devait déployer des considérables efforts de concentration pour rester courtoise comme à l'accoutumée. Cette fois-ci, la coupe (en cristal) était belle et bien pleine.
Yuugmo leva ses sourcils parfaitement épilés.
"Ma décision est prise. Nous allons partir, il n'y a pas de discussion possible. D'ailleurs tu ferais mieux de couper les ponts avec tes amis : qui sait ce qu'ils doivent dire sur toi en ce moment-même ?
- Laisse-moi rester ici dans ce cas. Je suis majeure et j'ai assez d'argent pour subvenir à mes besoins. Je pourrais continuer mes études, et...
-Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans la proposition "il n'y a pas de discussion possible" ? la coupa sa mère, soudainement énervée elle-aussi. Au cas-où tu n'aurais pas entendu ce que je viens de dire, je vais te le répéter une dernière fois : nous allons partir nous installer à Tokyo, et de manière définitive. Rassemble tes affaires le plus vite possible."
Elle toisa sa fille du regard. Angéline soutint les prunelles sombres de sa mère en serrant les poings.
Ce duel visuel dura bien quelques instants. Mais finalement, c'est la plus jeune des deux femmes qui baissa les yeux.
"Bien, mère".
Angéline quitta le salon. Une fois de plus, elle n'avait pas réussi à lui faire face.

Deux semaines s'étaient écoulées depuis cette altercation. Yuugumo ne revint pas sur sa décision.
Il avait été convenu qu'Angéline logerait chez Taekaze, mais elle ne devait pas y rester. Sa mère avait pris la décision de l'inscrire dans la prestigieuse académie Seika, qui couvait sous son aile l'élite de la nation.
La jeune fille appréhendait sa rentrée dans cette nouvelle école. L'idée de devoir s'y intégrer, qui plus est en plein cours d'année, l'angoissait horriblement. C'était sûr et certain, elle n'allait pas réussir à se faire de nouveaux amis... Et si, malgré toutes les précautions de sa mère, quelqu'un reconnaissait en elle la fille du rogue trader De Barrau ? Elle ne préférait pas songer à ce qui se passerait si cette pensée se concrétisait réellement. Elle avait bien évidement ordre formel de ne révéler à personne "l'incident", comme l'appelait Yuugumo. Si on lui posait des questions sur son déménagement au Japon, Angéline devait avancer l'argument du divorce de ses parents en omettant bien évidement d'en préciser les raisons.
Elle n'avait même pas revu son père depuis son arrestation. Enfin, en chair et en os. Son portrait avait tourné sur tous les supports médiatiques possibles, après tout.
"Tout va bien Angéline ?"
La silhouette de Taekaze se dessinait en ombre chinoise derrière le shôji.
"On ne peut mieux" répondit Kiyo dans un japonais quelque peu hésitant.
"Puis-je entrer ?
- Bien sûr"
Taekaze fit coulisser la trame en bois. Son visage souriant apparu dans l'entrebâillure de la porte.
- Nous allons passer à table, ma chérie" dit-elle d'un ton apaisant.
Angéline fit de son mieux pour lui rendre son sourire. Sa tante aurait très bien pu envoyer un domestique pour lui annoncer l'imminence du repas, mais elle s'était déplacée elle-même pour lui adresser quelques mots gentils.
"Regarde ma puce, reprit Taekaze. J'ai fait acheter un synthétiseur pour que tu puisses t'occuper pendant tout le temps que tu seras ici".
-Je vous remercie beaucoup pour cette initiative, ma tante.
- Ne sois pas aussi formelle avec moi, je t'en prie. C'est vrai que nous ne nous sommes pas vues depuis longtemps, mais nous faisons quand même partie de la même famille."
Elle sourit à nouveau.
"Nous t'attendons au salon.
- Très bien. A tout de suite."
Taekaze referma le shôji derrière elle.
Angéline se dirigea vers le synthétiseur. Un instrument dernier cri, doté de toute la technologie possible et aux innombrables options toutes plus intéressantes les unes que les autres. Elle l'alluma et joua un petit air rapide. Le clavier était agréable, mais son piano à queue allait cruellement lui manquer à Seika. Elle espérait qu'il y aurait au moins un club de musique... Ou peut-être une chorale, qui sait ? En tout cas, elle priait pour que les élèves soient indulgents avec elle et surtout accueillants.
Tandis que ses doigts agiles se déplaçaient avec grâce sur le clavier, son esprit divaguait, envisageant avec inquiétude les multiples possibilités que cette nouvelle vie allait pouvoir lui offrir.


Le joueur
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Comment avez-vous connu le forum ? Merci au "top 50 chool-rpg"
As tu bien lu le règlement ? C'est très amère le OK ~Aléa ~, je préfère les oranges.
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty06.08.15 23:02
Je suis vraiment désolée pour le double-post, mais je voulais juste prévenir que je m'absentais à partir de demain et ce jusqu'à mercredi prochain ! Voila voila, si il y a des choses à refaire sur la fiche et que je ne réponds pas, je ne suis donc pas morte, mais en vacances ~
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Fujiyori NakamuraFujiyori NakamuraDirecteur de Seika no Gakuen
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty10.08.15 23:26

Bienvenue parmi nous Kiyonami-san! Ah encore une musicienne dans nos murs! Quel bonheur pour les oreilles! Je compte sur vous pour nous faire découvrir à tous votre talent, mademoiselle. Qui sait, peut-être contribueriez-vous à la création du tout premier club de musique de toute l'histoire de Seika? Ah les temps changent, mais c'est tant mieux.
Bien évidemment, votre inscription est validée !

Voici vos attributions à compter d'aujourd'hui:
- Life is Art
-  Classe de 3ème année
- Chambre 23 (avec la charmante et irréprochable Navi Harrisson. Soyez bonnes amies!)
- Le club de journalisme se réjouit de vous accueillir parmi eux.

Pour l'heure, je vous invite à générer votre carte ID au secrétariat et à attacher le lien de cette fiche dans votre profile dans l'espace prévu à cet effet.

Très bonne journée à vous et en cas de question, la porte de mon bureau vous est presque toujours ouverte.

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AnonymousInvitéInvité
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty11.08.15 0:11
Yay, félicitations pour ta validation !

Si la proposition de RP tient toujours, on en rediscute à mon retour ! En attendant, amuse-toi bien ici, et hâte de RP avec une collègue de club !
Bon RP !
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Yuu OtosakaYuu OtosakaVery Important Person
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty11.08.15 0:50
Bienvenue officiellement Angeline, même si nous avons déjà discuté en cb ^^
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty11.08.15 1:35
Bienvenue. ~ (Persona :o')
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Keiko KiyoshiKeiko KiyoshiStar ★
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Age: 24 ans
Classe / Job: Policière
Logement: Appartement à Shibuya
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty11.08.15 8:10
Bienvenuuuue ! J'adore ton avatar Very Happy
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty11.08.15 8:59
Aaaaaah Angéline est validééééée !!!
Bienvenuuuuuuue !!!ฅ^● ω ●^ฅ
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty11.08.15 13:47

Et bien bienvenue officiellement Mamie Angie ♥ Ravie de t'avoir dans ma chambre avec moi hunhun c:
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MessageSujet: Re: Kiyonami Angéline [terminé !]   Kiyonami Angéline [terminé !] Empty12.08.15 14:59
Merci beaucoup à vous tous pour votre chaleureux accueil ^^ !
Hâte d’emménager avec toi Navi ! Et Maku, il n'y a absolument toujours aucun souci pour rp avec toi, bien au contraire !
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